The Father : un film sur la maladie d’Alzheimer

J’ai vu un film qui m’a bouleversé. Je ne m’en suis pas immédiatement rendu compte. Mais quelques jours plus tard, j’y pensais encore… C’est un signe. 

Il ne s’agit pas, à proprement parler, d’un film sur la maladie d’Alzheimer. Tout simplement, parce que le maladie n’y est jamais directement nommée. Mais le personnage principal est pourtant atteint par cette maladie ou par un début de démence. Il oublie régulièrement des événements importants ou des objets dans son appartement.

Nous savons tous ce qu’est la maladie d’Alzheimer. The Father nous permet de dépasser la théorie et la simple connaissance de ce qu’est cette maladie. La force du film est de nous donner à sentir, à vivre la maladie d’Alzheimer.

Ce film reste un divertissement, mais il est empreint de mélancolie et même de peur parce qu’il nous ouvre les yeux sur ce que vit une personne âgée qui perd la mémoire. Il présente aussi les effets collatéraux de cette situation sur son entourage.

Le succès public et critique de la pièce de théâtre et du film en disent long sur la qualité de cette œuvre.

Suivez le guide. 😉 

film sur la maladie d'Alzheimer The Father
The Father : un film sur la maladie d’Alzheimer

La genèse d’un film sur la maladie d’Alzheimer

Une pièce de théâtre sur la maladie d’Alzheimer

A l’origine du film, il y a la pièce de théâtre Le Père, écrite par Florian Zeller en 2012 et qui a gagné plusieurs Molières, dont celui de la meilleure pièce de théâtre en 2014. La pièce a été traduite et jouée à travers le monde pour gagner d’autres prix. Il est à noter que cette pièce fait partie intégrale d’une trilogie théâtrale. Les deux autres pièces sont La Mère et Le Fils.

Cette histoire a été inspirée à Florian Zeller de son vécu. Dans une interview sur RTL, il explique qu’il a été en partie élevé par sa grand-mère qui a commencé à souffrir de démence sénile alors qu’il avait 15 ans. Il l’a vu s’égarer. Il s’est également rendu compte qu’aimer quelqu’un ne suffit pas.

Un film sur la maladie d’Alzheimer très largement acclamé

The Father a remporté deux Oscars : celui du meilleur scénario adapté (pour Christopher Hampton et Florian Zeller) et celui du meilleur acteur (pour Anthony Hopkins). Il a également été nominé pour quatre autres Oscars.

Le film a également obtenu quatre nominations aux Golden Globes et six nominations aux BAFTA (les Oscars britanniques).

The Father s’est construit sur de bonnes bases, puisque la pièce de théâtre dont il est adapté a également été récompensée à de multiples reprises. Cela s’explique par le stratagème ingénieux avec lequel Florian Zeller a construit son histoire.

film sur la maladie d'Alzheimer - une scène de The Father
Un film sur la maladie d’Alzheimer : une scène de The Father

L’histoire que raconte The Father

L’histoire de The Father

Le personnage interprété par Anthony Hopkins s’appelle Anthony. Il est à la retraite et habite un appartement à Londres. Il refuse les aides-soignantes que sa fille, Anne (interprétée par Olivia Colman), engage pour l’aider dans ses tâches quotidiennes. Il est persuadé que la dernière aide-soignante a volé sa montre. Il dit à Anne qu’il ne quittera jamais son appartement.

Anne est effondrée, parce qu’il est évident que son père a des pertes de mémoire et qu’il a besoin d’aide. Sans compter qu’elle va bientôt déménager et qu’elle ne pourra plus lui rendre visite tous les jours. S’il refuse d’accueillir une aide-soignante chez lui, elle n’aura pas d’autre choix que de le placer dans un établissement spécialisé.

Le film est un ensemble de scènes de la vie courante entre Anthony, sa fille, son mari et la nouvelle aide-soignante. Anthony a bien compris que quelque chose est en train de se tramer, que le monde n’est parfois plus tout à fait logique. Il essaie de comprendre ce qui se passe alors que certaines personnes s’invitent dans son appartement et bouleversent un peu plus l’ordre des choses.

Attention, léger spoiler dans le paragraphe qui suit :
Là où le film et la pièce de théâtre sont très malins, c’est en faisant interpréter le même personnage par plusieurs acteurs. Il en ressort, pour nous les spectateurs, des instants de confusion, parce que nous ne sommes pas certains de l’identité des personnes. C’est extrêmement malin, parce que c’est exactement ce que vit Anthony.

Je crois que Florian Zeller a utilisé un moyen dramaturgique efficace pour nous faire vivre au plus près ce que vit une personne qui est atteinte par la maladie d’Alzheimer. C’est impressionnant. Et cela nous ouvre les yeux.

Les personnages d’un film sur la maladie d’Alzheimer

Tout d’abord, il y a le personnage d’Anthony, interprété par Anthony Hopkins. Il perd la mémoire, il perd ses repères. Il vit dans le désarroi et se raccroche à ce qu’il peut, même s’il est très confus. Dans le film, nous nous mettons littéralement à sa place et vivons ce désarroi.

La fille d’Anthony, Anne, interprétée par Olivia Colman, se bat pour aider son père, alors que celui-ci refuse toute aide. Elle est désespérée par cette situation et fait tout ce qu’elle peut pour l’aider. Et plus elle cherche à l’aider et plus son père s’enferme dans le refus d’être aidé au point d’en devenir blessant. C’est une situation très dure à vivre pour Anne.

Le mari d’Anne est, à son corps défendant, un acteur de ce drame. Il ne souhaite pas avoir à subir tout cela. Ce n’est pas son père. Sa vie est perturbée par son beau-père dont la mémoire part en morceaux et qui, donc, se permet des réflexions et des commentaires qu’il n’est pas en droit de lui faire. Il souhaite donc se “débarrasser” de ce problème et fait pression sur Anne en ce sens.


Voici deux autres articles sur le cinéma qui pourraient vous intéresser :
Katharine et audrey hepburn : stars d’un autre temps
Film sur les courses de voitures : spectaculaire et réaliste


Les thèmes abordés par The Father

La perte de repères et le désarroi. Le film nous donne à comprendre ce qu’est la perte de mémoire. Nous confondons les personnes, nous ne le reconnaissons plus. C’est la même chose en ce qui concerne les lieux : savons-nous reconnaître notre “chez nous” ?

La personne qui perd la mémoire se défend. Il lui arrive de prendre une posture agressive pour se protéger. Cela peut devenir violent. A l’inverse, son entourage, exaspéré par le fait que la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer ne reconnaisse pas cette chute progressive de capacité et par son attitude agressive, peut également réagir par la violence psychologique. Des attitudes ou des commentaires désagréables ou blessants. Cela ne fait qu’ajouter au désarroi de la personne malade.

A un niveau encore plus grave, la violence physique peut être exercée contre la personne atteinte de la maladie d’Alzheimer. Quand une personne est à bout et s’en prend au malade vulnérable. Le malade ne comprend pas pourquoi on lui en veut. Il est terrifié, perdu et ne peut, dans ces moments-là, que chercher à se recroqueviller sur lui-même.

Tout cela nous montre la fragilité et la dépendance d’une personne atteinte par la maladie d’Alzheimer. C’est quelque chose de terrible de sentir qu’une telle personne devient à ce point vulnérable.

Le personnage interprété par Anthony Hopkins face à la maladie d'Alzheimer
Le personnage interprété par Anthony Hopkins face à la maladie d’Alzheimer

Enseignements d’un film sur la maladie d’Alzheimer

Le film ne nous montre pas ce qu’était la relation entre Anne et son père avant que sa santé ne se détériore. Avec le temps, Anthony perd non seulement son autonomie et ses capacités cognitives, mais il perd également la mémoire et tous les souvenirs de sa vie, de sa famille.

S’il faut retenir quelque chose de ce film sur la maladie d’Alzheimer, c’est qu’il faut profiter du temps que nous avons pour le passer avec les gens qui nous sont chers. Il faut apprendre à se connaître encore mieux et partager, autant que possible, des moments chaleureux. Parce que nous ne savons pas ce que la vie nous réserve.

Nous venons de vivre une année sous la menace du coronavirus. Cette pandémie nous aura maintenu, pendant de long moins, à distance de nos parents. C’est suffisamment de temps perdu. Il faut retisser le lien entre nous et profiter du temps présent, du temps encore disponible. Il faut voir le côté positif en toute chose et en profiter.

Que pouvons-nous faire face à Alzheimer ?

Ce film sur la maladie d’Alzheimer a le mérite de nous motiver à passer à l’action. Parce que nous devons nous battre préventivement contre cette maladie. Cela signifie nous forcer à être actifs intellectuellement. Rester curieux, continuer à apprendre, faire des exercices de mémoire. Sans efforts il n’y a pas de résultats. Il nous faut donc passer par des efforts pour rester vif mentalement.

C’est plus facile à dire qu’à faire. C’est aussi plus difficile à mettre en pratique à un âge avancé. Mais toutes les études pointent dans la même direction : une bonne hygiène de vie nous permet de vivre en bonne santé plus longtemps. Cela demande un peu de discipline et un peu d’effort. Tous les jours. Si cela permet de réduire les risques d’avoir la maladie d’Alzheimer, ces efforts en valent très largement la peine. Il ne nous reste plus qu’à y dédier un peu de temps tous les jours et à exercer notre mémoire. Peut-être en utilisant la méthode des loci. 💪

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: