Personne âgée qui se plaint toujours : comment gérer ?

Vous avez emmené votre mère chez le médecin et elle est fâchée contre vous parce que le rendez-vous a pris trop de temps. Vous avez aidé votre père à faire du jardinage, mais il est embêté parce que vous n’avez pas tondu la pelouse comme lui l’aurait fait. Nous connaissons tous une personne âgée qui se plaint toujours. Pourquoi les personnes âgées se plaignent-elles autant alors qu’elles sont aidées par des personnes qui se donnent du mal pour leur faciliter la vie ?

Il y a plusieurs causes potentielles à ce comportement, et une simple question peut vous aider à aller au fond des choses : cette personne a-t-elle toujours été négative et encline à se plaindre, ou est-ce un événement nouveau ?

personne âgée qui se plaint toujours
Personne âgée qui se plaint toujours

Personne âgée qui se plaint toujours : pour certaines personnes ça a été le cas toute leur vie

Si un être cher âgé a toujours eu tendance à se lamenter, peut-être que se plaindre est un moyen normal pour lui (ou elle) de communiquer.

Il est probable que cette personne ne se rende même pas compte de la façon dont son attitude affecte son entourage. Pourtant, les plaintes constantes et la négativité, surtout en ce qui concerne les choses que vous vous efforcez de faire pour elle, ne sont pas acceptables. Et il est très peu probable que vous réussissiez à changer sa personnalité à ce stade.

En fait, les frustrations physiques et mentales qui accompagnent le vieillissement sont susceptibles d’intensifier une disposition déjà négative. Les principaux dispensateurs de soins pour les malades chroniques devraient en tenir compte lors de la prise de décisions en matière de soins. Il peut être très difficile de rester optimiste face aux critiques incessantes et au pessimisme.

5 causes de négativité nouvelle ou croissante chez les personnes âgées

À l’inverse, un état d’esprit négatif ou des plaintes plus fréquentes sont un phénomène nouveau pour certaines personnes âgées. Si votre mère a toujours été douce et timide, mais qu’elle est maintenant implacable, ou si votre mari a été joyeux et solidaire tout au long de votre mariage, mais qu’il est devenu contrôlant et en colère, c’est un sérieux signal d’alarme. Heureusement, les récents changements de personnalité sont souvent plus faciles à gérer et on peut encore les corriger.

1. Les sautes d’humeur et les changements de comportement peuvent indiquer une infection urinaire

Une infection des voies urinaires peut avoir un impact soudain et important sur le comportement d’une personne âgée.

La plupart des gens sont conscients des symptômes physiques des infections urinaires, tels que la douleur, les brûlures et une envie persistante d’uriner. Mais pour de nombreuses personnes âgées, des symptômes comportementaux atypiques comme l’irritabilité, les accès de colère et la confusion sont les seuls signes d’infection. C’est l’une des premières choses que les aidants doivent vérifier si un être cher connaît des changements de comportement soudains et inhabituels.

2. Les médicaments peuvent affecter l’humeur et le comportement

De nombreux médicaments sur ordonnance ont des effets secondaires graves, notamment des changements de personnalité. Les médicaments psychiatriques en sont un exemple clair. Ils sont destinés à modifier la chimie du cerveau d’une personne pour améliorer l’humeur et le comportement, mais la façon dont ils fonctionnent dans le corps est très compliquée.

Certains médicaments peuvent tout simplement ne pas bien fonctionner avec la chimie du cerveau d’une personne âgée. Dans certains cas, un mauvais médicament peut en fait aggraver leur état. Si votre proche a commencé un nouvel antidépresseur ou un autre type de médicament psychiatrique, ne présumez pas seulement que les choses vont s’améliorer.

Certains de ces médicaments mettent plusieurs semaines pour atteindre leur plein effet, qu’il soit positif ou négatif. Communiquez au médecin traitant de votre proche tout changement d’humeur et de comportement pour vous assurer que le nouveau médicament et la posologie sont toujours adaptés à son état.

D’autres types de médicaments peuvent également avoir des effets négatifs sur la personnalité. Les médicaments anti-épileptiques, les statines, les médicaments contre la tension artérielle et même les anti-inflammatoires peuvent provoquer des changements de personnalité et de comportement chez certaines personnes.

Les interactions médicamenteuses peuvent également être problématiques, donc si votre proche prend plusieurs médicaments, la combinaison doit être vérifiée par un médecin ou un pharmacien pour évaluer les problèmes potentiels.

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3. La douleur chronique peut rendre les personnes âgées irritables

La douleur chronique peut survenir soudainement ou très progressivement au fil du temps et peut nuire à la qualité de vie et aux capacités fonctionnelles d’une personne. En plus des effets physiques, la douleur peut également être mentalement et émotionnellement pénible.

Une étude publiée en 2016 a porté sur la douleur et le sommeil en relation avec l’humeur. Voici un rapide résumé des résultats de cette étude.

  • En cas d’augmentation de la douleur, une majorité des personnes ayant participé à l’étude a perçu que le sommeil (90%) et l’humeur (70%) se détérioraient, tandis qu’une diminution de la douleur améliorait le sommeil et l’humeur dans 50%.
  • Un mauvais sommeil augmentait la douleur et détériorait l’humeur chez 45 et 60% des patients, respectivement. Un meilleur sommeil était perçu comme réduisant la douleur et améliorant l’humeur dans 50%.
  • Une humeur détériorée augmentait la douleur (46%) et aggravait le sommeil (52%). L’amélioration de l’humeur a diminué la douleur et amélioré le sommeil chez 25 et 35%, respectivement.

Le titre de l’étude résume bien la situation “comment la douleur perçue influence le sommeil et l’humeur plus que l’inverse”.

L’humeur joue un rôle crucial dans la qualité de vie (et influence, cette étude le prouve, le sommeil et même la douleur).

Si votre père ou votre mère se plaint ou se lamente constamment, assurez-vous qu’ils consultent un médecin pour vérifier les changements douloureux dans leur état de santé. Beaucoup de personnes âgées « ne veulent pas se plaindre », alors elles refusent d’aller chez le médecin. Ironiquement, ils continuent souvent à se plaindre de maux et de douleurs aux membres de leur famille. Ils peuvent même tenter de cacher la véritable source de leur malaise en exprimant leur frustration en critiquant tout et tout le monde autour d’eux.

Recherchez des signes évidents indiquant qu’ils pourraient avoir besoin d’une visite chez le médecin pour chercher à soulager leur douleur. Les douleurs articulaires arthritiques sont une source fréquente d’inconfort chez les personnes âgées, et les symptômes incluent des changements dans la démarche (par exemple, boiter, bouger plus lentement, marcher moins), des problèmes de dextérité ou être obnubilé par une articulation précise ou une zone du corps.

4. Les plaintes d’un aîné pourraient provenir de l’ennui

Lorsque les gens sont sur le marché du travail, élèvent des enfants et socialisent avec des amis, ils peuvent se sentir obligés de maîtriser leurs traits de personnalité négatifs. Une fois que leurs responsabilités diminuent ou qu’ils prennent leur retraite, ils peuvent avoir l’impression d’avoir « mérité » le droit de dire exactement ce qu’ils pensent et ressentent.

Et une grande partie de ce qu’ils ressentent pourrait être négatif s’ils s’ennuient ou n’ont plus de motivation forte dans leur vie. Ces émotions sont souvent aggravées lorsqu’elles s’accompagnent d’une mobilité limitée, d’une énergie réduite et d’autres changements liés à l’âge qui affectent leur indépendance et leurs routines quotidiennes.

S’ils n’ont pas grand-chose d’autre sur quoi se concentrer, les personnes âgées peuvent se concentrer sur les aspects négatifs de leur vie ou rechercher activement des choses à propos desquelles se plaindre. Se plaindre devient un nouveau « passe-temps » pour de nombreux aînés alors qu’ils prennent de l’âge et perdent peu à peu leur autonomie. Essayez d’aider votre proche pour l’aider à trouver un passe-temps qui correspond à ses intérêts et à ses capacités et qui le maintiendra actif, engagé et épanoui.

5. La démence provoque des changements de personnalité

La perte de mémoire est le symptôme classique que la plupart des gens associent à la démence, mais les changements de personnalité peuvent être les premiers à apparaître chez certaines personnes âgées.

Les problèmes cognitifs peuvent rester inaperçus de la famille et des amis pendant un certain temps si un être cher est particulièrement doué pour compenser ou masquer sa déficience. Bien que leur soucis de mémoire ne soit pas apparent, ils peuvent devenir de plus en plus irritables et plus facilement énervés en raison de difficultés avec les tâches de la vie courante et des trous de mémoire.

Les changements cérébraux associés à la maladie d’Alzheimer, à la démence frontotemporale et aux différents types de démence entraînent souvent des changements de personnalité importants. Si vous soupçonnez que le nouveau comportement d’un aîné peut être dû à un déclin cognitif, il est important qu’il reçoive une évaluation physique et neurologique complète.


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Comment gérer les parents âgés négatifs ?

Dans certains des exemples ci-dessus, une aide médicale est nécessaire pour équilibrer les médicaments d’un être cher, éliminer une infection ou gérer la douleur chronique. Si la démence en est la cause, il existe maintenant des médicaments qui peuvent minimiser les changements de comportement et de personnalité.

Pour beaucoup, les anxiolytiques et même les antipsychotiques peuvent faire une différence significative. Les options non pharmaceutiques devraient être utilisées en premier recours pour gérer les problèmes de comportement chez les personnes âgées, mais toutes les possibilités devraient être explorées pour améliorer leur qualité de vie.

Cependant, si votre proche a toujours été négatif et impossible à satisfaire, vous êtes confronté à des décisions difficiles. Vous essayez peut-être de faire ce qu’il faut en prodiguant des soins à cette personne malgré ses défauts, mais vous devez prendre des mesures pour préserver votre propre bien-être émotionnel.

La plupart des gens ne verront jamais de changement chez un aîné qui a des habitudes bien ancrées. Parfois, avec des conseils et de l’aide, les membres de la famille peuvent développer des techniques comme le détachement et l’établissement de limites pour créer une atmosphère dans laquelle ils peuvent aider une personne âgée difficile.

Dans ce contexte, je vous recommande cet article qui aide à fixer des limites à ses parents.

Dans d’autres cas, il est plus sain pour l’aidant d’assumer un rôle plus distant. Dans ce cas, il faut permettre à quelqu’un d’autre de prendre en charge certains aspects des soins quotidiens d’un être cher. Cela vous aidera à protéger votre santé mentale et physique. Il peut s’agir d’un autre membre de la famille, d’un aidant à domicile rémunéré ou d’une résidence pour personnes âgées. De cette façon, vous pouvez minimiser votre exposition à la négativité de votre proche tout en vous assurant qu’il reçoit les soins dont il a besoin.

Je sais que c’est plus facile à dire qu’à faire et que certains d’entre nous culpabilisent lorsqu’ils sont confrontés à cette situation. Mais il ne s’agit pas d’abandonner ses parents. Il s’agit de se protéger d’une avalanche perpétuelle de négativité qu’on ne parvient plus à éviter pour se préserver et rester sain d’esprit pour, justement, être présent quand nos aînés ont vraiment besoin de nous.

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