Livre sur la marche à pied : une sélection

Vous cherchez un livre sur la marche à pied ? Voici une sélection de livres dont il faut envisager la lecture. Certains de ces livres sont des classiques, certains racontent des exploits, d’autres sont plus philosophiques et d’autres encore nous aident à considérer la marche comme un médicament. Les titres vous donnent déjà une indication de la catégorie à laquelle chaque livre appartient..

J’aime marcher. Ca tombe bien, parce que nous savons que c’est une activité bénéfique pour la santé. Mes vacances sont aussi l’occasion de faire des randonnées : cela permet de découvrir un paysage (voir une ville) en marchant. J’aime aussi lire, malheureusement je lis nettement moins que je ne le voudrais…

Lire un livre sur la marche est donc tout à fait indiqué. Peut-être que c’est aussi votre cas. Choisissez, dans cette sélection de 9 livres, celui qui vous tente le plus. 😉

livre sur la marche à pied
Un livre sur la marche à pied ?

De la marche

Ecrit par Henri David Thoreau

Ce bref essai d’Henry David Thoreau (80 pages) risque de vous décevoir. Le titre est plutôt trompeur. J’ai toujours été un marcheur. Quand on est jeune et qu’on se déplace en transport en commun, on est obligé de marcher, et parfois de longues distances… J’ai appris à aimer la marche à pied.

J’espérais que Thoreau mettrait en lumière le besoin d’utiliser nos jambes que certains d’entre nous ressentent. Bien qu’il commence par quelques commentaires sur la marche, l’essai ne traite pas exactement de cela. C’est une apologie de la vie sauvage. « Toutes les bonnes choses sont sauvages et gratuites »: je ne peux pas penser à un résumé plus approprié pour ce livre.

De la marche nous ouvre la porte sur la philosophie de Thoreau, et il y a beaucoup de matière à réflexion. On peut critiquer Thoreau pour beaucoup de choses, mais on ne peut pas nier qu’il est un excellent écrivain et un penseur stimulant (son livre le plus connu étant Walden). De la marche n’est peut-être pas vraiment un livre sur l’art de marcher, mais dans son exploration de la nature sauvage, cela nous pousse à devenir vraiment une partie du monde que nous habitons.

C’est une lecture agréable qui emmène le lecteur dans un endroit spirituellement et philosophiquement différent. Thoreau aborde le sujet très important de la façon dont nous interagissons avec la nature et notre lien avec la nature, ainsi que l’importance de protéger et de conserver les lieux sauvages. Cela donne un point de vue indispensable, rare de nos jours et peut-être plus que jamais nécessaire. C’est avant tout une célébration du grand air (sans la défigurer et la détruire), en trouvant simplement la paix et la joie dans la beauté naturelle qui nous entoure et que beaucoup d’entre nous négligent. De ce point de vue là, ce livre est un bijou qui pourrait bien remuer ou éveiller quelque chose à l’intérieur de vous. Après cette lecture, vous aurez envie de vous promener dans la forêt.

Marcher, une philosophie

Ecrit par Frédéric Gros

Nous ne pensons généralement pas beaucoup à la marche, nous la voyons comme une forme d’exercice. Souvent, même, elle est considérée comme un effort dans l’optique de perdre du poids. On lui réserve un créneau dans notre week-end (c’est mon cas, quand je suis débordé et coincé à la maison à faire du télétravail).

Ce livre touche directement l’expérience philosophique que peut être la marche. Il interroge la signification de la “marche”, ce qui peut nous aider à mieux nous comprendre nous-mêmes et notre condition humaine.

Ce livre n’est certes pas pour tout le monde. C’est vraiment un livre de philosophie et c’est clairement indiqué dans le titre. Il s’agit d’un livre sur l’essence de la marche, l’expérience de la marche et les célèbres philosophes de la marche.

Les personnes qui marchent régulièrement sont souvent dans leurs pensées pendant qu’ils marchent. Ce livre convient à cet état d’esprit. J’ai apprécié les points de vue de l’auteur sur le fait de ralentir, de profiter de l’essence de la vie et de respirer.

C’est un livre sur pourquoi nous marchons et sur l’expérience de la marche plutôt que sur la marche.

Prenez votre temps, marchez tranquillement (et ne courez pas) et prenez ce livre.

Africa Trek

Ecrit par Sonia et Alexandre Poussin

Comment présenter ce livre ? C’est un tel monument, un récit sur une marche époustouflante. Les auteurs ont remonté l’Afrique à pied, du cap de Bonne-Espérance au lac de Tibériade. Pour faire court : ils ont symboliquement refait le voyage du premier homme. Cela leur a pris trois ans. 

Africa Trek se découpe en deux tomes. Le premier tome raconte leur parcours à pied jusqu’au Kilimandjaro, soit sept mille kilomètres. Ils ont marché sans sponsor, sans soutien logistique. Ils ont compté que sur la générosité des habitants qu’ils ont rencontrés. Ils nous racontent leur traversée de pays en crise, leurs déboires avec des animaux sauvages, le soleil implacable…

C’est un livre qui raconte une aventure humaine extraordinaire, touchante et passionnante. C’est un livre qui marque les esprits et que je vous recommande très chaleureusement.


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Pas à Pas: faites de la marche un art !

Ecrit par Erling Kagge

L’éditeur présente ce livre de la manière suivante :

« Mettre un pied devant l’autre est l’une des choses les plus importantes que nous fassions. » Erling Kagge, aventurier des temps modernes, choisit de prendre le temps dans une société où tout doit aller vite. Dans Pas à pas, il défend un « art de vivre » mettant la marche au cœur de notre existence, comme principe fondateur de l’homme et discipline philosophique à part entière.

Il faut noter que l’auteur est un explorateur norvégien de renommée internationale parce qu’il a réussi le “challenge des trois pôles” : le pôle Nord, le pôle Sud et le mont Everest (c’est un bel argument marketing.

Bien que j’ai apprécié la lecture de Pas à pas, j’ai eu le sentiment qu’il aurait pu y avoir un peu plus de contenu et de contexte. Plus important encore, ce livre a une nouvelle fois souligné les pouvoirs incroyables qu’il y a à bouger et à rester en mouvement, que ce soit la marche ou la course à pied. Chaque pas réalisé vous éloigne un peu plus des docteurs et des hôpitaux.

Ce livre n’est pas très long (208 pages), mais j’ai trouvé que certains passages étaient du remplissage. En le condensant à l’essentiel, ce livre aurait pu être un long article de magazine.

A L’écriture qui s’éloigne trop souvent du sujet de la marche. Mais quand l’auteur aborde la marche, son écriture est remarquable. Les réflexions de l’auteur sur la marche s’inspirent bien sûr de ses périples aux trois pôles, mais aussi de ses randonnées dans les rues et dans les égouts de Manhattan, de sa correspondance et de ses conversations avec des lauréats du prix Nobel. Il est aussi inspiré par les premiers pas de sa fille. Il puise dans ses nombreuses expériences et ses réflexions sont souvent poétiques et profondes. Donc, si je fais abstraction du “remplissage”, j’ai vraiment apprécié ce livre.

Marcher la vie. Un art tranquille du bonheur

Ecrit par David Le Breton

Dès le premier chapitre, David Le Breton (anthropologue) pose le contexte : dans les années 1950 nous marchions environ 7 kilomètres par jour alors qu’aujourd’hui ce n’est plus que 300 mètres (en moyenne). Malgré le sédentarisme qui progresse depuis des décennies, la marche connaît actuellement un regain d’intérêt.

L’éditeur présente ce livre de la manière suivante.

Cette passion contemporaine mêle des significations multiples pour le même marcheur : volonté de retrouver le monde par corps, de rompre avec une vie trop routinière, de peupler les heures de découvertes, suspendre les tracas du jour, désir de renouvellement, d’aventure, de rencontre. Une marche sollicite toujours au moins trois dimensions du temps : on la rêve d’abord, on l’accomplit, et ensuite on s’en souvient, on la raconte. Même terminée, elle se prolonge dans la mémoire et dans les récits que l’on en fait : elle vit en nous et est partagée avec les autres.

C’est un livre sympathique et assez court (168 pages) qui se concentre sur une marche rurale et qui évoque la signification de la marche et le plaisir qu’elle procure. Le Breton considère la marche comme une rencontre avec soi-même, par le biais de la flânerie, par l’émerveillement dans la nature… 

L’art de marcher

Ecrit par Rebecca Solnit

L’éditeur présente ce livre comme une exploration de l’histoire de la marche, comme expression d’un particularisme culturel ou spirituel, comme activité à part entière, comme fin et non comme moyen.

Ce n’est pas vraiment un livre sur l’histoire de la marche. C’est plutôt une histoire de la littérature européenne et américaine qui contient quelques notes sur la marche. Au moins la moitié du livre parle de gens qui parlent de marche. Rebecca essaie également de relier la marche au sexisme, au racisme et à plusieurs autres “ismes” lorsque ces liens sont faibles ou inexistants.

Il n’est pas simple de parler de ce livre, et je sens que je ne vais pas vous donner envie de le lire.

Rebecca Solnit montre une profonde perspicacité sur ce sujet que beaucoup de monde considérerait comme banal. L’auteur est une conteuse et écrivaine talentueuse. Mais j’ai du mal à synthétiser ce livre qui ne porte pas tant que ça sur l’art de marcher, mais bien davantage sur la marche dans la littérature.

Promenons-nous dans les bois

Ecrit par Bill Bryson

Ce n’est pas la première que j’ai ressenti avec un livre de Bill Bryson, et c’est peut-être lié à son humour britannique mais je me suis terriblement ennuyé à la lecture de ce livre.

Il est pourtant dit, par l’éditeur, que Robert Redford aurait déclaré « jamais un bouquin ne m’a fait autant rire ». Il en aurait fait son livre de chevet et a joué le rôle principal dans l’adaptation qui est sortie au cinéma. Je n’y crois pas une seconde.

Bill Bryson est ennuyeux. Il semble constamment se considérer comme le gars le plus intelligent dans les parages. Il a une vision toujours péjorative des autres, je dirais même plus : de tous les autres. Son point de vue est prétentieux et il dénigre tous les autres. Bill Bryson est extrêmement antipathique.

Une personne normalement constituée qui rencontre de nouvelles personnes est généralement capable, malgré les désaccords, de reconnaître de la valeur dans les points de vue des autres. Ce n’est pas le cas de Bill Bryson.

Malgré plusieurs descriptions géographiques et historiques intéressantes, mais trop longues, ce livre est lassant. La description de la randonnée est répétitive. Il fait froid : Bryson râle. Il pleut : il râle. C’est censé être humoristique, mais ces péripéties tombent complètement à plat.

J’ai abandonné ma lecture. Ca tombe bien, parce que crois que Bill Bryson a, lui, abandonné sa randonnée et n’a jamais fini l’Appalachian Train… Mais je ne le saurai jamais (sauf peut-être si je regarde un jour l’adaptation cinématographique).

L’art de la marche

Ecrit par Olivier Bleys

“A l’âge où les aventuriers, les vrais, raccrochent leur sac à dos”, Olivier Bleys a choisi d’entreprendre un tour du monde pas comme les autres : marcher un mois par an, sans jamais dévier de son cap – plein est, vers le soleil levant.

L’auteur nous raconte son voyage, pas à pas, jour après jour. Il est parti d’un petit village du Tarn et traverse la France, la Suisse, le nord de l’Italie, la Slovénie, la Croatie… jusqu’à la frontière ukrainienne.

Tout ça, sans préparation physique particulière avant le voyage, sans non plus préparer son itinéraire à l’avance et sans GPS, sans chercher à voir les points d’intérêts qui pourraient se trouver à proximité de son chemin… Et il marche 30 à 40 kilomètres tous les jours.

Ce livre relate les sept premières étapes de son périple. C’est intéressant de voir comment l’auteur découvre les pays qu’il traverse et de noter ses observations. Il faut mettre un peu de distance avec ce qui est décrit. Il suffit de connaître un peu la Suisse (et même simplement de lire les commentaires de quelques Suisses sur ce livre sur internet) pour se rendre compte que la description d’un lieu, faite par une personne qui ne fait que passer, peut donner une image très déformée de la région en question.

La marche qui soigne

Ecrit par Jacques-Alain Lachant

Voilà comment l’éditeur présente ce livre.
Une grande part de nos douleurs et de nos problèmes musculaires et squelettiques vient de ce que nous ne savons plus marcher ni nous porter. De là découlent mal de dos, déséquilibres posturaux, chutes à répétition et autres désordres de la marche. Ce livre explique tous les bénéfices que l’approche globale de la marche portante, développée depuis trente ans par Jacques-Alain Lachant, peut nous apporter : la disparition des douleurs et des gênes handicapantes, mais aussi une manière intelligente de se servir de son corps, jusque dans les gestes de la vie quotidienne, pour obtenir du tonus, de la légèreté, et le plaisir de se sentir vivant.

C’est tout un programme… Ce qui veut dire qu’il faut être prêt à s’accrocher, parce que ce n’est pas un livre qui se lit comme un roman. Je ne l’ai d’ailleurs pas fini, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas un bon livre. Simplement… c’est un livre très technique et j’ai eu besoin de me “reposer”.

C’est un livre “rugueux” si on n’est pas kinésithérapeute. Par contre, il contient des informations très utiles pour améliorer sa posture et son maintien. Il faut investir un peu de temps pour trouver les conseils applicables dans notre quotidien.

Mais le niveau de technicité du livre est tout de même trop poussé pour que nous, les personnes du grand public qui ne sont pas du métier, puissions pleinement tirer partie du savoir que Jacques-Alain Lachant présente dans ce livre. Et c’est dommage.

Ce qu’il faut penser d’un livre sur la marche à pied

J’ai lu certains de ces livres il y a plusieurs années et mon souvenir s’était estompé. J’ai pris du plaisir à me replonger dans ces livres, même si l’un d’eux m’a déplu (au point d’en abandonner la lecture).

Je me rends vraiment compte qu’il existe toutes sortes de livres sur la marche à pied. Des livres qui se lisent comme des romans (Africa Trek), des livres qui nous apprennent à mieux marcher pour une meilleure santé (La marche qui soigne), des livres qui nous font nous poser un moment un considérer la marche à pied d’un œil nouveau (Marcher, une philosophie).

Cette très grande variété nous permet forcément de trouver notre bonheur.

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