Comment vieillir sans famille ?

D’après les prévisions établies par Eurostat (citées par l’INSEE), l’Union Européenne devrait compter 517 millions d’habitants en 2060 et celle-ci connaîtra un très net vieillissement. Dans ces prévisions, les personnes de plus de 65 ans seraient au nombre de 151 millions et celles de plus de 80 ans, de 61 millions. Presque une personne sur trois aura plus de 65 ans. Et plus d’une personne sur dix aura plus de 80 ans.

Les personnes âgées sans famille ne doivent pas attendre leurs vieux jours pour se prendre en main et préparer des solutions face aux imprévus de la vie. Elles doivent le faire alors qu’elles sont en capacité de le faire, avant qu’il ne soit trop tard.

Une expression de circonstance, en langue anglaise, dit : failing to prepare is preparing to fail. On pourrait la traduire par : ne pas se préparer, c’est se préparer à échouer.

Je n’ai pas d’enfant, j’ai peu de famille. Je n’ai pas le choix : je dois mettre sur pied un plan pour pouvoir faire face aux imprévus, aux aléas de la vie. Parce que je ne pourrai compter sur personne de mon entourage proche (à part ma femme, mais nous avons le même âge et nous ferons certainement face à des problèmes similaires). Et je ne peux pas compter sur les seuls pouvoirs publics pour venir à mon secours.

Les gens qui, comme moi, sont condamnés à vieillir sans famille doivent préparer leurs vieux jours avant qu’il ne soit trop tard. Je suis parfaitement conscient que je ne pourrai pas tout prévoir. Mais ce sera toujours mieux que de ne rien prévoir.

Que sont censées faire les personnes âgées qui n’ont pas d’enfants ou d’autres membres de la famille pour s’occuper d’eux ? Cet article décrit quelques questions pratiques à considérer pour vieillir sans famille

comment vieillir sans famille ?
Comment vieillir sans famille ?

Vieillir sans famille : quels sont les problèmes que rencontrent les personnes âgées sans famille?

De nombreuses personnes ont des capacités réduites et sont moins capables de prendre soin d’elles-mêmes en vieillissant. Elles peuvent ne plus être en mesure de marcher ou de conduire facilement et peuvent éprouver des difficultés avec les activités de base (comme faire les courses, cuisiner, nettoyer). Elles peuvent également avoir des difficultés à organiser et à assister à des rendez-vous médicaux importants.

L’âge apporte également plus de problèmes de santé ; les maladies chroniques, telles que la maladie de Parkinson, peuvent dégrader les capacités physiques d’une personne et sérieusement nuire à sa qualité de vie.

Les capacités mentales peuvent également être diminuées ou affectées : cela peut aller de la démence légère à la maladie d’Alzheimer. Ce risque touche d’ailleurs davantage les femmes. Mais il ne faut pas se focaliser sur cet aspect négatif. Avec une bonne hygiène de vie, la majorité d’entre nous ne serons pas concernés par la maladie d’Alzheimer.

Historiquement, ce sont les enfants des personnes âgées qui ont principalement dispensé les soins dans ces situations. Les enfants surveillent la santé de leurs parents, supervisent leurs décisions financières et répondent généralement présent en cas de besoin ou de coup dur. Les personnes sans enfants, ou qui n’ont plus de relation avec leurs enfants adultes, devront prendre d’autres dispositions, comme détaillé ci-dessous.

Le lieu de vie

La plupart des personnes âgées préfèrent rester chez elles, dans un environnement familier. Cela peut être une option viable si certaines questions sont abordées.

  • Adaptez le cadre de vie pour une personne âgée. Cela peut nécessiter l’installation de barres d’appui à des endroits stratégiques dans les salles de bain, le déplacement d’articles de cuisine vers des endroits accessibles ou l’installation de rampes. Il est également essentiel d’obtenir un système d’alerte médicale pour permettre à une personne d’appeler à l’aide en cas de chute ou de toute autre urgence médicale.
  • Créez un système de soutien. Cela peut être aussi simple que de configurer des appels quotidiens automatiques. Ils peuvent souvent être organisés par des amis, voire même par des services de police locaux. Les appelants ont les informations pour les contacts d’urgence (par exemple, les médecins, les proches vivant à distance). Dans certains cas, les clés de la maison dans des boîtes sécurisées sont fournies afin que les intervenants d’urgence puissent y accéder facilement en cas de besoin. Certaines applications permettent à une personne âgée d’appeler facilement à l’aide via une notification push aux personnes désignées. Il existe divers systèmes d’intervention d’urgence personnels qui fonctionnent de manière similaire, mais peuvent offrir des fonctionnalités spéciales telles que la détection des chutes. Le soutien peut également prendre la forme de visites à domicile par des personnes qui fournissent des services allant de la compagnie à de l’aide pour la cuisine, le nettoyage et même du soutien pour les soins médicaux.

Les personnes âgées qui peuvent ou qui veulent déménager dans un environnement plus adapté à leur condition peuvent rechercher une variété de modes de vie conçus pour les personnes âgées. Ces communautés fournissent des systèmes de soutien (par exemple, des activités sociales, un accès médical, une assistance pour les activités de la vie quotidienne).

Tout le monde pense généralement à un placement en maison de retraite, et tout le monde redoute cette échéance. Mais il existe une autre option bien plus attrayante si la personne âgée a une certaine autonomie.

Un appartement dans une résidence senior. Ces résidences offrent un logement et une gamme de services qui s’adaptent aux besoins d’une personne, à commencer par une vie autonome et éventuellement une transition vers une maison de soins infirmiers lorsque la personne a besoin d’un niveau de soins plus élevé.

La maison de retraite est souvent l’option que l’on repousse le plus loin possible, jusqu’à ce qu’il ne soit plus possible de repousser l’échéance. C’est souvent un événement, comme une mauvaise facture, qui rend la personne dépendante et la contraint à aller dans une maison de retraite. Il vaut mieux être maître de son destin et décider pro-activement de la maison de retraite où l’on va vivre plutôt que de subir un placement lorsqu’on est en perte d’autonomie : à ce moment-là on ne maîtrise plus rien et on se retrouve dans le premier établissement qui a de la place.

Parmi les critères de choix d’un logement, le coût et les ressources de la personne âgée entrent directement en ligne de compte. C’est un point à ne pas négliger parce que les coûts de ces établissements ne sont pas négligeables.


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Comment faire face aux questions de santé ?

Les questions de santé sont un sujet de préoccupation important pour les personnes âgées vivant seules. La technologie peut être utile. Des applications sont en cours de développement pour permettre d’appeler à l’aide en cas d’urgence médicale.

Pouvoir s’appuyer sur une personne de confiance pour évaluer les conseils médicaux est fortement conseillé pour tout le monde. Cette personne doit être familière avec les problèmes médicaux et les médicaments de la personne âgée afin que, lorsqu’elle l’accompagne à des rendez-vous médicaux, elle puisse exprimer les préoccupations du patient, poser des questions sur les conseils médicaux et prendre des notes.

Pour les personnes âgées qui vivent seules, il peut être difficile de trouver quelqu’un pour “défendre” ses soins de santé. Un ami de confiance ou un voisin peuvent être une bonne option. Un gestionnaire de soins gériatriques de confiance peut également servir de “défenseur”.

Comment gérer les finances d’une personne âgée ?

Tout comme pour les questions de santé, avec l’âge, une personne peut se retrouver incapable de gérer ses propres finances. Selon le degré d’assistance nécessaire, plusieurs options s’offrent à vous.

Faire appel à l’aide de professionnels.

Les experts-comptables et les conseillers financiers peuvent offrir des services de gestion financière aux personnes âgées. Cela peut inclure le paiement de factures, le rapprochement des relevés bancaires. Certains professionnels proposent de tels services à des clients de longue date qui ont atteint cette étape de la vie.

Donner pouvoir de signature

Les banques permettent à un titulaire de compte d’ajouter le nom d’une autre personne qui n’a alors qu’un pouvoir de signature sur le compte. Cette personne peut signer des chèques mais n’est pas propriétaire du compte.

Pour une personne âgée avec un enfant adulte vivant loin, cela peut être une bonne option pour gérer le compte bancaire. Les personnes qui n’ont pas d’enfant peuvent faire appel à quelqu’un d’autre. Bien entendu, la personne âgée doit faire entièrement confiance à la personne qui a accès à son compte bancaire.

Mettre en place des paiements automatiques

Pour simplifier les responsabilités financières d’une personne âgée, quelqu’un peut aider cette personne à organiser le paiement automatisé des dépenses récurrentes (comme par exemple, les factures de services publics, le loyer, les assurances).

Vieillir, ça se prépare pendant qu’on en a encore la capacité

Regardez autour de vous. Si vous avez la cinquantaine ou la soixantaine, vous et bon nombre de vos amis êtes probablement encore actifs et en relative bonne santé. Vous vous rencontrez pour dîner au restaurant, vous faites du shopping, vous faites du sport, vous partez en vacances et vous allez chez le médecin de temps en temps.

Mais finalement, quelque chose appelé sénescence finit par se produire. La sénescence est le processus de vieillissement naturel de l’organisme : c’est tout simplement l’usure progressive et naturelle de notre corps et de notre esprit.

Cela arrive à tout le monde et cela arrivera aux baby-boomers comme cela arrive à nos parents. En fait, la sénescence commence à se produire à la fin de la vingtaine. Cela ne se voit pas, mais nous sommes déjà sur la pente déclinante avant même d’avoir 30 ans.

Ces changements sont inévitables. Progressivement, nos muscles commencent à perdre de leur volume, notre peau commence à perdre de son élasticité et nos articulations commencent à perdre du cartilage. La plupart des gens ne remarquent pas ce déclin avant la fin de la quarantaine, voire le début de la cinquantaine. C’est à cet âge que ces changements commencent à être visibles.

Notre vie ne sera pas pareille quand nous aurons 80 et 90 ans

La soixantaine et la soixante-dizaine sont une période de découverte et de réinvention pour les seniors. La plupart des gens changent leur mode de vie au cours de ces décennies. Ils partent à la retraite et découvrent ce que c’est que d’avoir du temps (et pourtant, il nous échappe si vite).

Pour ceux qui ont des enfants, c’est souvent la période où on les voit s’épanouir et au cours de laquelle les petits-enfants arrivent. Pour ceux qui n’ont pas d’enfants, réinventer sa vie et son quotidien nécessite une planification sérieuse pour vieillir dans de bonnes conditions. 

Les personnes qui ont des enfants doivent également planifier leurs vieux jours, et bénéficieront également des suggestions que je vais faire, mais leurs options peuvent être différentes de celles des personnes qui sont sans enfants.

Quand nous aurons 80 ans et même 90 ans, nous serons confrontés à des défis qui limiteront sérieusement notre vie, notre quotidien. La grande question est de savoir comment s’y préparer aujourd’hui ? En l’absence d’enfants adultes dans les parages pour servir de filet de sécurité, il faut prendre des décisions (et des dispositions) tant que notre corps fonctionne encore correctement et que notre cerveau est encore vif.

Après l’âge de 85 ans, la probabilité d’avoir besoin d’aide pour une ou plusieurs activités de base de la vie quotidienne, ou AVQ, augmente considérablement. A titre de référence, l’Institute on Aging (institut sur le vieillissement, aux Etats-Unis) précise qu’en 2005, 29 % des personnes âgées de plus de 80 ans ont signalé avoir besoin d’aide. ou plus ont déclaré avoir besoin d’aide dans leur quotidien.

Ces AVQ sont des fonctions qui, pour beaucoup, deviennent plus difficiles à mesure que nous vieillissons en raison d’un manque de mobilité, de force, d’équilibre ou d’autres infirmités physiques ou mentales. C’est pour cela que se sont créées les maisons de retraite, mais aussi les résidences seniors.

Nous connaissons tous quelqu’un qui est dans ses 90 ans et qui vit encore seul, sans difficulté apparente, et nous voulons tous suivre cet exemple. Mais ces personnes sont l’exception qui confirme la règle, pas la norme. Serez-vous une telle personne ? Personne ne peut le dire. Les personnes de tout âge peuvent perdre temporairement ou définitivement la capacité de prendre soin d’elles-mêmes, mais les risques augmentent à mesure que nous vieillissons.

Le vieillissement de la population va fortement s’accélérer dans les décennies à venir. Cette statistique soulève un autre spectre auquel nous devons faire face : la science médicale suit et étudie l’incidence de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence depuis plusieurs décennies maintenant. Ils estiment que près d’un tiers des personnes qui atteignent l’âge de 85 ans connaîtront un certain niveau de démence.

Il faut cependant prendre ces informations avec des pincettes, parce que la plupart des démences sont des démences légères. Nous associons trop rapidement la démence à quelque chose de similaire à la maladie d’Alzheimer. En réalité les choses sont loin d’être aussi dramatiques, même s’il est préférable de mettre toutes les chances de notre côté en adoptant des comportements reconnus pour réduire au maximum les risques de déclin cognitif.

Planifiez les imprévus pour vos vieux jours

Vous trouverez ci-dessous les éléments importants à prendre en compte pour planifier vos vieux jours. Ce plan n’est rien d’autre qu’un filet de secours pour faire face aux imprévus. Pour correctement mettre sur pied votre plan, il vous faudra faire quelques recherches.

S’il s’avère que vous n’aurez jamais besoin de faire appel à votre plan, tant mieux. Vous y aurez passé du temps, sans que cela vous serve à quelque chose. Par contre, si vous faites une chute, si vous avez un problème médical (une crise cardiaque, un accident vasculaire cérébral…) ou si vous commencez à ressentir des problèmes de concentration anormaux, vous aurez votre plan en place et, grâce à lui, vous pourrez rapidement vous mettre en sécurité entre des mains compétentes.

Renseignez-vous sur l’assurance dépendance. L’assurance dépendance peut être un élément important de la planification pour les personnes sans enfants. Cette assurance permet de faire face financièrement à la perte d’autonomie. Il existe d’autres options si vous n’en avez pas les moyens, comme pour l’assurance-vie. Renseignez-vous sur ces assurances et recueillez plusieurs avis avant de prendre une décision.

Faites des recherches sur les résidences seniors et les maisons de retraite dans votre région. Vous constaterez qu’elles diffèrent considérablement les unes des autres. Discutez avec leurs responsables, mais aussi avec les résidents et les personnes qui y travaillent. Vous vous rendrez compte que certaines résidences vous plairont davantage. Vous serez suivi de plus près que si vous restez chez vous.

Créez ou mettez à jour votre testament, donnez des directives pour vos soins médicaux ainsi qu’une procuration durable pour la gestion de vos finances. Pour cela, vous aurez besoin d’un avocat spécialisé dans le droit des personnes âgées ou la planification successorale.

Embauchez un professionnel. Si vous n’avez pas de famille élargie en qui vous avez confiance pour prendre de bonnes décisions pour vous et suivre vos directives, envisagez d’embaucher un fiduciaire professionnel ou un tuteur professionnel. Ils facturent à l’heure et ils sont beaucoup moins chers qu’un avocat. Interviewez-en plusieurs et choisissez celui que vous aimez et qui a une bonne réputation.

Prenez vos dispositions d’avance. Réservez l’emplacement de votre future sépulture.

Faites connaître vos décisions. Une fois que vous avez fait des choix sur l’endroit où vous aimeriez recevoir des soins et comment vous aimeriez passer le reste de votre vie, ne gardez pas cette information pour vous. Partagez votre plan avec vos médecins, vos amis et tout membre de votre famille vivant qui sera probablement appelé en cas d’urgence. Lorsque les gens sauront ce que vous voulez, il leur sera beaucoup plus facile de prendre des décisions à votre place et de s’assurer que vous obtiendrez les soins dont vous avez besoin.

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