Avez-vous déjà ressenti la culpabilité de l’aidant familial ? Savez-vous ce que c’est ? Découvrez 5 conseils pour vous aider à gérer ces sentiments négatifs et à adopter des pensées plus saines et positives.
Environ 11 millions de personnes (en France) sont des aidants familiaux d’un adulte dans leur vie. La plupart d’entre eux prennent soin d’un parent âgé (ou tout au moins d’un membre âgé de leur famille). La culpabilité de l’aidant est un phénomène courant parmi l’éventail des aidants, tant professionnels que familiaux.
Alors, comment commencer à se débarrasser du regret et de la culpabilité ? Ou faire face à des sentiments de remords ?
Avant d’examiner comment faire face, commençons par mieux comprendre ce qu’est réellement la culpabilité de l’aidant familial.
Qu’est-ce que la culpabilité de l’aidant familial ?
La culpabilité découle d’une idée intériorisée que vous n’en faites pas assez. En un mot, la culpabilité de l’aidant familial est un sentiment d’inadéquation. Vous avez l’impression de ne pas en faire autant que vous le devriez, puis vous vous jugez pour des insuffisances apparentes.
La culpabilité de l’aidant familial peut se manifester sous les formes suivantes :
- épuisement,
- efforts excessifs,
- discours intérieur négatif,
- anxiété
- ou d’autres émotions négatives.
Malheureusement, ces sentiments ont tendance à être un aspect inséparable de votre rôle d’aidant auprès de votre parent âgé.
Les personnes dont vous vous occupez semblent si vulnérables et dépendent de vous pour les soins que vous commencez à vous demander si tout ce que vous faites est suffisant. Les aidants familiaux se sentent coupables lorsqu’ils ne peuvent pas être à la hauteur de leurs propres attentes ou à celles des autres.
Vous pouvez même finir par vous demander pourquoi vous avez assumé le rôle d’aidant familial en premier lieu. Quand ils s’engagent dans cette voie, de nombreux aidants familiaux sont confrontés au stress et au burn-out.
Quand vous en arrivez là, vous devez vous arrêter un instant et faire le point.
Ces sentiments négatifs ne vous aident pas, ni ne sont utiles pour les personnes dont vous vous occupez. Au fur et à mesure que le stress de l’aidant familial vous envahit, tenez compte des conseils suivants pour vous aider à faire face.
5 conseils aux aidants familiaux pour combattre la culpabilité
Heureusement, il existe de nombreuses façons saines de gérer les sentiments négatifs. Si vous vous trouvez dans une situation difficile lors de votre parcours d’aidant, voici 5 conseils pour vous aider à retrouver de la joie dans le rôle que vous occupez auprès de votre parent âgé.
1. Ne négligez pas vos propres besoins
Il est facile de s’oublier dans les soins et les tâches quotidiennes pour prendre soin de son parent. C’est pour cette raison que les aidants familiaux ont tendance à négliger leurs propres besoins personnels.
Reconnaissez que négliger vos propres besoins est contre-productif. Non seulement vous vous sentirez moins bien, mais cela va également finir par avoir un impact négatif sur votre capacité à accomplir vos tâches d’aidant familial.
Faites en sorte d’avoir un peu de temps (chaque jour) que vous pouvez dédier à votre propre personne. Profitez-en pour faire le point sur votre état général.
- Éprouvez-vous du ressentiment pour votre parent ou d’autres membres de votre famille ? Vos sentiments ont-ils changé au fil du temps ?
- Dormez-vous, mangez-vous et socialisez-vous suffisamment ?
- Sentez-vous de la tension dans votre corps ? Si c’est le cas, essayez de comprendre si c’est lié à des sentiments que vous n’osez pas reconnaître ou affronter. Souvent, certains sentiments se traduisent par des difficultés physiques.
Prenez quelques minutes pour faire de la méditation ou pour vous détendre si vous en avez besoin.
Parlez à un ami, promenez votre animal de compagnie et assurez-vous de vous reposer suffisamment. Être un aidant familial est une quête noble, mais cela ne devrait jamais se faire au détriment du bien-être émotionnel et mental des aidants.
2. Trouver une personne de soutien
Sachez que la culpabilité ou la frustration que vous ressentez est tout à fait normale. Les sentiments de dépassement sont courants, mais ils ne doivent pas nécessairement être débilitants. En tant qu’aidant familial sur lequel votre parent âgé compte, vous avez besoin de votre propre système de soutien.
Qu’il s’agisse d’un ami de confiance, d’un membre de la famille ou même d’un thérapeute, assurez-vous d’avoir quelqu’un sur qui vous appuyer. Cette personne agira comme votre avocat lorsque des sentiments de culpabilité et d’inadéquation reviendront à la surface. Il doit vous aider à vous défendre lorsque ces pensées négatives surgissent.
Un autre aidant familial peut également être d’un grand secours, parce qu’il comprend ce que vous traversez.
Envisagez de vous joindre à un groupe de soutien dédié aux aidants familiaux. Vous êtes plus susceptible de ressentir un sentiment de solidarité et d’empathie de la part de quelqu’un qui sait exactement ce que vous vivez et le poids de la charge mentale qui repose sur les aidants.
3. Pratiquer l’acceptation radicale
Bien qu’il soit utile de trouver un espace sûr pour se défouler, envisagez de pratiquer l’acceptation radicale. Vous n’êtes peut-être pas toujours en mesure de fournir autant d’efforts que vous le souhaiteriez, mais cela ne fait-il pas justement partie de la vie ? Parfois, vous vous sentez comme un super-héros, et d’autres fois vous êtes malade au lit.
La chose importante à noter ici est que, quoi que vous fassiez, faites-le au mieux de vos capacités.
Certaines réalités sont complètement hors de votre contrôle. Apprenez à accepter la réalité de la situation et continuez. Vous pourriez trouver cela difficile à faire, mais c’est parfaitement normal.
Prenez les choses comme elles viennent, au jour le jour, et progressez peu à peu dans la pratique d’acceptation. Travaillez à changer votre point de vue grâce à des choses comme une thérapie ou une conversation sincère avec un conseiller de confiance.
4. Ayez des attentes réalistes
En plus d’accepter une situation pour ce qu’elle est, vous devez reconnaître vos limites et accepter vos lacunes. Nous nous fixons souvent des objectifs irréalistes et impossibles. Nous visons la perfection et sommes très trop critiques envers nous-mêmes lorsque nous ne pouvons pas être à la hauteur.
Les pensées négatives sont des symptômes qui laissent à penser que vous négligez votre propre personne et que, peut-être, vous ne priorisez pas bien votre quotidien…. Mais sachez faire attention à vos attentes compte tenu de votre réalité actuelle.
- Êtes-vous prêt et avez-vous la capacité d’être un aidant familial ?
- Avez-vous votre propre famille à charge ?
- Faites-vous du bénévolat dans d’autres domaines de votre vie ?
- Avez-vous un autre travail ?
- Pouvez-vous vraiment faire [remplir cet encart] pour votre parent aussi souvent que vous pensiez pouvoir le faire ?
Fixez-vous des objectifs réalistes et communiquez-les clairement aux personnes dont vous vous occupez (et à votre entourage).
Préparez-vous lorsque vous sentez qu’une situation ou une conversation difficile apparaît à l’horizon. Vous ne pouvez pas être disponible à 100% pour tout le monde et tout le temps. Restez ancré dans votre esprit et votre corps et respirez profondément dans ces moments de stress.
5. Acceptez l’aide par le biais de soins de relève
La prestation de soins est une lourde responsabilité pour les aidants familiaux. Personne ne peut s’en soucier pleinement 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Prendre le temps de se reposer et de prendre soin de son propre bien-être est crucial. Sans quoi la fatigue des aidants familiaux devient insurmontable.
En tant qu’aidant familial, renseignez-vous sur les soins de relève. Ce terme est bien plu courant au Canada qu’en France. Il existe cependant des agences ou des associations qui proposent des prestations de soins à domicile temporaires pour vous permettre de vous soulager.
Acceptez de l’aide pour votre bien et pour celui des personnes âgées dont vous vous occupez.
Face à la culpabilité de l’aidant familial : choisir la santé
Comme nous l’avons vu : la culpabilité de l’aidant familial est souvent inévitable, mais elle est tout à fait gérable.
Faites la distinction entre la culpabilité que nous nous imposons et la culpabilité que les autres nous imposent.
Avez-vous l’impression d’être traité injustement ? Ou que votre travail d’aidant familial est très peu apprécié ? Prenez le temps de réfléchir à votre situation pour voir si vous pouvez changer votre point de vue. Vivez-vous vraiment dans cette réalité ou est-ce juste votre perception ?
J’espère que cet article vous aura été utile et vous recommande de découvrir les problèmes que rencontrent les personnes âgées pour mieux comprendre ce que vit votre parent âgé.